- Le Gerris
Le
gerris ou hydromètre, appelé à tort “araignée d’eau” est un insecte
aquatique appartenant à la famille des Gerridae. Cette punaise d’eau est
observable à la surface des marres et étangs où elle se déplace
aisément.
- Une anatomie atypique :
Le
gerris possède trois paires de pattes lui permettant de se mouvoir en
effectuant de très typiques saccades successives qui peuvent se
transformer en véritables sauts à la manière de ricochet complètement
désordonnés s’il se sent menacé. À terre, l’animal est incapable de se
déplacer à part sous la forme de sauts maladroitement exécutés.
Chaque paire de pattes possède une fonction différente pour la locomotion du gerris dans son milieu :
- Les pattes intermédiaires sont plus spécialement "affectées" à la propulsion (telles des rames).
- Les pattes postérieures servent de gouvernail.
- Les pattes antérieures servent à la préhension de proies assassinées grasse au rostre puissant de l’insecte injectant un suc digestif dans l’animal, qui ensuite aspire les éléments nutritifs ainsi dissout.
Ses
membres postérieures et intermédiaires sont disposés en forme de “X”
permettant une bonne stabilisation et répartition du poids sur l’eau. Il
est nécessaire de rappeler le poids minime du gerris comparable à celui
d’une plume, soit 2 grammes. Par ailleurs, sa flottabilité est assurée
par des tarses “hydrofugés” et ces poils hydrophobes remplissent le rôle
imagé de flotteurs d'hydravion.
- Les facteurs de la tension superficielle indispensables à la survie du gerris dans un milieu :
Ce graphique indique la tension superficielle de différents liquides.
Notons
que le gerris peut se mouvoir sur un liquide seulement si celui si
possède une force supérieur a 70 mN.m. Seul l’eau possède les
caractéristiques nécessaires pour qu’un gerris puisse se déplacer à sa
surface car ce liquide possède une tension superficielle de environ 75
mN.m contrairement à tous les autres liquides comme par exemple
l’éthanol, dont la tension superficielle avoisine les 22 mN.m.
Afin
de déterminer l’influence d’un autre facteur sur l'évolution de la
tension superficielle d’un liquide, nous avons effectué une expérience.
En effet, lors de cette expérimentation, nous avons reproduit un gerris
ayant pour membres des morceaux de bouteille d’eau et comme corps un
petit morceau de carton pou respecter le poids plume de l’animal et
ainsi permettre la flottaison du faux gerris. De plus nous disposons
d’une casserole remplit d’eau qu’il est possible de chauffer grâce à la
plaque à induction située en dessous de celle-ci.
Casserole + Plaque à induction Objet (faux gerris)
|
En
chauffant l’eau, sur laquelle le faux gerris flotte, on remarque que
celui-ci finit par couler : une hausse de la température du liquide a
donc modifié la valeur de sa tension superficielle devenue insuffisante
pour soutenir le faux insecte.
pour
approfondir notre observation, voici un graphique représentant
l'évolution de la tension superficielle en fonction de la température
de l’eau .
On remarque que plus la température augmente, plus la tension superficielle du liquide diminue.
La
tension superficielle nécessaire à la flottaison du gerris est de 75
mN.m, donc un liquide d’une température supérieure à 20 degrés ne peut
pas soutenir son poids.
Pour
conclure, la nature des liquides et leur température déterminent leur
aptitude ou non à abriter des gerris à leur surface. En effet, seul un
liquide d’une tension superficielle supérieure à 75 mN.m comme l’eau,
possédant une température inférieure à 20 degrés peut soutenir un gerris
à sa surface.
De
plus, les différents polluant présents dans nos rivières en France
peuvent baisser la tension superficielle de ces cours d’eau, on les
appelle des agents tensioactifs. Les gerris sont donc fortement touchés
par cette modification de la tension superficielle, ce sont des
indicateurs de pollution qui n'hésitent pas à changer de milieu, si
celui-ci est pollué.
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